Je me suis aventuré hors du réseau pour aller faire de la randonnée et camper au Lake Powell, à la frontière entre l’Utah et l’Arizona.
La route était magnifique. Nous avons rapidement traversé l’humidité et les lumières de Las Vegas, ne nous laissant qu’une éternité d’activité géologique : le mouvement de la terre, la montée et descente du niveau de la mer, la création de montagnes désormais érodées et redéposées.
Nous arrivons sur notre campement primitif à la tombée de la nuit, nous laissant peu de temps pour apprécier les canyons en arc et Lone Rock qui domine les eaux du bord du Lake Powell, à 100 pieds de nous. Nous plantons notre tente dans le sol, installons la bâche qui sera nécessaire pour se faire de l’ombre le lendemain, préparons le souper au-dessus d’un feu. Rien de tel qu’une nuit tranquille de relaxation (avec peu d’insectes) sous le paysage scintillant de la nuit étoilée.
J’étais sceptique à l’idée de faire le tour que nous avions réservé, mais les canyons se trouvent sur la terre des Navajo et l’exploration avec un guide est la seule option. Bien qu’il soit plein de touristes, le canyon incroyable créé il y a des milliers d’années, l’eau et le vent ont lentement sculpté le grès, n’a pas manqué de nous impressionné. Une activité incontournable dans la région.
Le jour suivant, nous avons exploré et nous sommes reposés sur les bords du lac. Après un plongeon matinal, nous avons manœuvré dans l’énormité du paysage et tous ses éléments, désorientant, pour retourner au campement. La course contre les nuages menaçant qui surplombaient rapidement les falaises alentours a commencé !
Nous sommes arrivés au campement juste à temps pour trouver refuge contre le sable volant, emporté par les vents de 30 MPH et la pluie. En quelques minutes, les éclairs particulièrement près apparaissent, notre abri luttait pour se maintenir dans le sol mou et notre protection contre les éléments naturels était compromise. Les conditions s’aggravant rapidement, nous avons pris la décision de passer en mode urgence : peu importe le matériel, trouver le refuge le plus proche et sûr.
Je n’oublierai jamais ce moment, assis dans notre voiture, espérant éviter la foudre, regardant la tempête depuis le pare-brise panoramique. Notre tente 8 personnes, bien plantée dans le sol, fut arrachée par la puissance du vent, passant telle une poupée de chiffon au-dessus de nos têtes pour finalement atterri à quelques centaines de pieds sur la plage. Il y a eu des inquiétudes quant à des cellulaires, des vêtements et autres objets de valeurs perdus, mais il n’y avait pas le temps de se soucier des choses matérielles. Nous avons regardé, impuissants, nos sous-vêtements, chaussures, nourritures et tout le reste se faire jeter dans toutes les directions.
Vingt minutes plus tard, le micro climat s’en allait aussi vite qu’il était arrivé. Tandis que nous reprenions, à l’envers, le protocole d’urgence et évaluons les dommages, nous avons décidé d’un commun accord de ne pas laisser les destructions matérielles gâcher la beauté et le divertissement. Nous avons grimper sur la falaise la plus proche et avons regardé les humains courir dans tous les sens pour ramasser leurs possessions. Je ne peux m’empêcher de comparer ce chaos organisé à une colonies de fourmis au travail.
Tandis qu’un après-midi s’achève, nous retrouvons nos sacs de couchage et les mettons à sécher au soleil. La nature nous a permis de passer notre dernière nuit sur place à apprécier la nuit étoilée et tout ce que le grand air a à offrir.
